mercredi, septembre 15, 2010

La colère anglophone de Viviane Reding

La colère anglophone de Viviane Reding - Coulisses de Bruxelles, UE
de Jean Quatremaire  20100915

La colère anglophone de Viviane Reding

La commissaire européenne chargée de la justice et des droits des citoyens est fâchée contre la 250_0_KEEP_RATIO_SCALE_CENTER_FFFFFF France, comme je l’explique ci-dessous. On peut le comprendre, la politique de renvoie des Roms roumains fleurant bon sa discrimination ethnique à l’égard de citoyens européens qui sont censés jouir des mêmes droits qu’un cadre allemand diplômé roulant en Audi. Mais pourquoi avoir exprimé sa colère en langue anglaise ? Car son intervention, ce matin, était uniquement dans la langue de Shakespeare. Selon un porte-parole de la Commission, Reding, ressortissante luxembourgeoise et donc parfaitement francophone et germanophone, l’a fait volontairement pour marquer sa distance avec la France.

Ce choix, disons le tout net, est tout simplement scandaleux et je pèse mes mots. Comme si le fait de parler français ou d’être Français conduisait tout naturellement à se montrer discriminatoire à l’égard des Roms voire à adopter un comportement raciste. Une logique qui aurait dû conduire à interdire la langue allemande en 1945… Viviane Reding donne en outre l’impression que « Bruxelles » n’est plus capable de s’exprimer dans une autre langue que l’anglais et conforte ainsi le soupçon d’une partie des Français qui voit de plus en plus l’Union comme un corps étranger qui prétend gouverner la France de l’extérieur : les Français, pas plus que les Allemands ou les Italiens, ne parlent anglais, hormis une petite élite. Après onze ans à Bruxelles, Reding l’a manifestement oublié. Enfin, la commissaire semble considérer que l’anglais est une langue à tout le moins neutre voire qu’elle est porteuse de valeurs bien supérieures à la langue française. Il va falloir aller expliquer la chose aux détenus de Guantanamo ou aux prisonniers des couloirs de la mort aux États-Unis…

Bref, le choix linguistique de Reding est ridicule, contre-productif et teinté d’une conception ethnique de la langue. Un comble pour un discours qui stigmatise justement la xénophobie.



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